Laurie Anderson et Lou Reed 04/09/09

Publié le par magicalme

Concert "exceptionnel" à en croire diverses revues, nous avions pour notre part pris les places pour le concert de Lou Reed et Laurie Anderson totalement au hasard, pour la seule présence de cette dernière. La salle Pleyel était donc complètement remplie ce vendredi 4 septembre, d'un public qui avait délaissé les manteaux de vison pour les jeans slim et les coiffures déstructurées (©Lhoréal), venu assister à The Yellow Pony and other songs and stories.

Nous ne savions pas vraiment à quoi nous attendre pour cette union sur scène (la première!) des deux époux, accompagnés par Sarth Calhoun aux claviers et ordinateurs. Nous avons donc pu découvrir les univers des deux artistes, qui ont toujours évolué indépendamment l'un de l'autre.


Une petite improvisation entamait la soirée: une nappe de guitares de Lou Reed et des notes de violons de Laurie Anderson faisaient habilement monter l'attention du public, et la tension dans la salle. Les deux artistes ont ensuite alterné des extraits de leur répertoire: des chansons pour Lou Reed; des chansons et des textes déclamés sur fond d'improvisation pour Laurie Anderson. Et le moins que l'ont puisse dire, c'est que la confrontation ne les mettait pas sur un pied d'égalité...

Difficile de rester insensible aux textes déclamés de Laurie Anderson: le ton si unique et si prenant de sa voix, et ses récits tantôt poétiques, tantôt humoristiques, mais toujours saisissants de poésie et de profondeur nous happaient dès la première seconde. Ce fut vraiment la découverte d'une nouvelle facette de son univers artistique, assez éloigné de ce qu'elle a publié principalement en disque. La question qui reste en suspend est tout de même celle de savoir pourquoi une telle artiste n'est pas plus connue en France....


La deuxième partie du concert, les chansons de Lou reed, était, en comparaison, beaucoup plus décevante. Nous ne connaissions pas du tout son répertoire, et le moins que l'on puisse dire c'est que l'intéressé ne l'a pas défendu avec ardeur. Voix tremblotante, conviction proche du zéro (ou comment réhabiliter le sprechstimme en musique rock), peut être fatigue physique (il lui fallait un technicien pour lui donner les guitares posées un mètre à côté!). Sans connaître le personnage, difficile de dire si c'était exceptionnel, ou si Lou Reed est toujours comme ça sur scène. En tout cas, il ne nous a pas laissé ce soir-là une forte impression. Ses morceaux n'étaient pourtant pas dénués d'intérêt, et étaient par moments l'occasion de réels moments de beauté (notamment le magnifique I'll be your mirror).

L'apparition fortuite de John Zorn sur une chanson et un rappel était un plus non négligeable, même si pas indispensable, dans ce concert en demi-teinte qui nous a donné très envie de retrouver Laurie Anderson en mars prochain à la Cité de la musique (ainsi que sur disque, pour Homeland, à paraitre incessamment)!

Publié dans Musique pas classique

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